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La Vallée des merveilles

Et s’il y avait de la lumière au bout du confinement ?

Au lendemain d’un séisme, Petit-Pied, un jeune dinosaure, se retrouve seul, orphelin. Il pleure, il peste, il trépigne. Puis, à bout de larmes et de rage, il décide de se lancer à la recherche de  cette terre qu’évoquaient pleins d’espoir sa mère et ses grands-parents : la vallée des merveilles.

En chemin, il rencontre d’autres enfants perdus, tous en route vers ce lieu magique. Une nuit, après un long périple et de multiples péripéties, ils sont au bord de l’abîme. Ils doutent. Ils désespèrent. Leurs parents ont-ils seulement imaginé cet endroit ?

Mais au matin, ils découvrent, au pied du précipice, une vallée magnifique où dinosaures de toutes espèces paissent ensemble tranquillement…

Il faut toujours espérer, obstinément, passionnément !

Bien sûr, nous ne vivons pas dans une production de Spielberg, mais en y regardant de près, nous sommes peut-être en train de parvenir enfin à notre vallée des merveilles. Si si, je vous promets.

Ça y est, vous êtes convaincus que j’ai perdu les pédales. Que le confinement m’a eue.

Et si j’avais raison ?

Et si le monde était en marche ? Pour le meilleur. Pas pour le pire. Car, oui, c’est ce que je crois. En effet, derrière les grands titres, toujours plus alarmants, se cache une foule de raisons de croire en l’humanité. Des raisons incarnées par ces milliers de personnes qui agissent dans l’anonymat, pas pour frimer mais pour aider, qui se mobilisent, s’organisent, et trouvent des solutions.

C’est elle, la société civile

Ce sont des inconnus, mais aussi des collègues, des amis, parents, vous et moi qui se dévouent pour alléger la peine des plus démunis.

Ce sont ces terminales d’un lycée des Hauts-de-Seine, en région parisienne, qui de leur propre initiative, ont contacté dans leur ville une maison de retraite et y téléphonent chaque jour,  chacun à son résident, pour lui dire qu’on ne  l’oublie pas. Entre ces jeunes et ces vieux se tissent des relations, nées dans la crise, de la crise. Alors qu’ils craignent pour leur futur, avec ce bac qui se profile de plus en plus incertain sur fond de pandémie, ces ados prouvent aux anciens qu’il faut continuer à croire en des meilleurs lendemains.

Hommes et femmes de tous âges

Et ces autres adolescents ! Inquiets pour leur prof d’allemand, contaminée par cette sale bête qui rôde et frappe aveuglément, ils l’inondent de courriels lui demandant de guérir vite. Ils profitent de cette occasion pour lui confier qu’ils l’aiment  – ils le disent autrement – même si parfois il leur arrive de chahuter pendant ses cours.

C’est aussi à La Rochelle, au début du confinement, ce petit entrepreneur, spécialisé dans le nautisme, qui a spontanément offert aux pharmaciens du coin des hygiaphones en plexiglas, fabriqués par ses soins – avec les moyens du bord.

Tant de héros du quotidien !

Et ces autres invisibles, voisins d’une infirmière dans une banlieue d’Ajaccio, qui lui achètent à tour de rôle, sa baguette, son fromage, sa tranche de jambon, ou tondent son gazon. Chacun à sa manière et chacun selon ses moyens.

Comment ne pas citer encore ces volontaires qui tous les jours s’inscrivent sur des plateformes d’écoute pour assister les plus seuls, qui désespèrent justement? Car le mot solidarité, si plein d’amour et d’amitié, mérite mieux qu’être galvaudé dans des slogans bon marché.

Il y en a tellement d’autres, j’en suis persuadée. Et si vous en connaissez, n’hésitez pas à m’en parler, je me ferai un plaisir, un honneur, d’allonger cette liste.

Alors, vous voyez !, le monde change. Il a déjà changé.

Et l’avenir prouvera qu’on a eu raison de rêver.