Entre Moscou et Paris, Bruxelles ou Washington… ce n’est pas toujours rose. Nous avons traversé une période plus sereine à la fin de l’URSS mais à l’arrivée de Poutine au pouvoir, patatras. Digne héritier des chefs d’États de l’ère soviétique, sans atteindre le niveau de cruauté et de folie du camarade Staline, Vladimir a érigé, depuis son entrée au Kremlin, un nouveau mur de méfiance entre l’occident plus ou moins « démocratique » et la Russie. Mur de méfiance qui souvent nous fait oublier les performances exceptionnelles de cette puissance géopolitique. Pendant toute la Guerre Froide, l’empire soviétique a donné du fil à retordre à nos amis américains, sur le plan de l’armement, de la science et des technologies. En nommant son vaccin Spoutnik 5, la Russie nous administre une petite piqûre de rappel – Spoutnik 1 a été le premier satellite artificiel de la Terre.
Après la disparition de l’Union soviétique et quelques années de battement, la Russie est revenue sur le devant de la scène mondiale, entendant y jouer les premiers rôles dans tous les domaines. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait investi des efforts considérables dans le développement d’un vaccin contre la Covid 19. En effet, l’enjeu était considérable. Probablement le plus grand même des années 2020 à l’échelle de la planète.
Or, victimes de notre mémoire sélective et de nos préjugés, nous n’avons pas voulu prêter foi aux allégations « suspectes » des autorités russes selon lesquelles leur vaccin était très efficace. Nous avons même observé, une petite moue au coin des lèvres, leur campagne de vaccination. Prêts à assister à un drame d’une ampleur inégalée.
Sauf que voilà, apparemment, ils ont gagné leur pari, prouvant qu’il fallait désormais, et pas seulement en politique, compter avec la Russie. Leur vaccin est aujourd’hui à la veille d’être homologué et distribué en Europe. Quel que soit notre regard sur sa gestion du pays et ses méthodes dictatoriales, impossible de ne pas concéder que Poutine a réussi un très beau coup.