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Les hommes malades du corona

Un mal répandait la terreur

Euh, terreur, c’est exagéré !

Alors disons plutôt « la peur »,

Pour ne pas trop dramatiser.

Un mal répandait donc la peur.

Certains, grâce à des raccourcis,

Trouvaient son origine au ciel, 

Mais d’autres chez les chauves-souris,

Le Corona, de son prénom,

Issu de la famille virus,

Qui par effet de contagion

Se transmettait de gus en gus

N’avait pas beaucoup inquiété

Au début de son avancée.

C’est parce qu’il progressait masqué

Ne s’attaquant qu’aux inutiles,

Les plus vieux et les plus fragiles,

Avant d’enfin se dévoiler.

Une astuce dont avait usé

Avant lui un de ses parents

D’ailleurs salué secrètement

Par quelques dégénérés

Pour services rendus la terre,

En éliminant “les pervers”.

Sida, qu’on l’avait nommé.

Mais revenons à Corona.

Car brusquement le maladroit

Sembla souvent manquer le mille

S’abattant sur des gens utiles

Menaçant désormais la vie

Mais aussi les économies

Il fallut donc agir fissa.

Les puissants acceptèrent alors

De reconnaître leurs erreurs

Bien sûr, pas tout à fait les leurs

Mais celles de leurs prédécesseurs

Sans foi, sans loi, et sans valeurs

Hormis peut-être celle de l’or

Ou d’autres trucs cotés en bourse.

Ils tinrent à préciser aussi

Que rejeter la faute sur eux

Et exclusivement sur eux

Serait injuste et imprécis.

Voudrait-on punir les puissants

Pour avoir osé réussir

Être plus doués, intelligents ?

Ah ça ! il valait mieux en rire.

Si eux, généreux qu’ils étaient,

Acceptaient d’avouer leurs torts

Leur égoïsme sur les bords

La longue liste de leurs méfaits,

Les autres, les sans dents, les lamda

Devraient admettre à leur tour

Clairement et sans aucun détour

Qu’ils avaient causé des dégâts.

Du gâteau, tous sans exception

Avaient eu droit à une  part

De tailles plus ou moins inégales

Avec cerise ou sans, selon

Les lois du bol et du hasard.

Tous s’étaient offert le régal

Des biens de grande consommation.

Ainsi, était venu le temps

Pour les pauvres comme les puissants

De freiner leurs mauvaises passions,

D’apprendre la modération,

De renoncer aux possessions

Et d’imposer le changement

Pas seulement des amendements.

À la terre, ils promirent la lune

Ils avaient compris la leçon.

Et veilleraient personnellement

Empêcheraient les débordements,

Respecteraient les restrictions

Plus de folies, non plus aucune.

La terre de les croire fit semblant.

Les hommes sortirent de leurs maisons.

Biches, écureuils, et hérissons

Soupirèrent d’une même déception

Mais retournèrent à leurs moutons. 

Et la vie reprit comme avant.

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