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À mes sœurs et frères en uniforme

Flic, keuf, condé, poulet, oui à l’irrévérence, non ! à la haine du policier

Je ne suis pas la police. Ni Élisabeth G., capitaine qui s’est suicidée jeudi dernier à Montpellier. J’ai fini par détester ce slogan qui depuis Charlie a été cent fois ressucé. Les slogans aussi s’usent quand on s’en sert souvent. Donc non, je ne suis pas la police. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir envie aujourd’hui, ici, officiellement, de me solidariser de mes sœurs et frères policiers. Car, bien qu’apparemment cette vérité soit évidente, elle mérite d’être écrite, noir sur blanc, et en gras : les policiers sont des humains. Même si, et cela vaut pour tous, être humain ne garantit pas des qualités d’humanité.

Ainsi, depuis des siècles, nous humains avons développé la technique du bouc émissaire. Sur qui cracher notre haine comme la voiture, ses gaz toxiques. Sur qui concentrer notre rage, née de nos frustrations. Car sur lui, c’est permis. Et qui n’a pas besoin, de temps en temps, d’un défoulement ?
Or nous, humains français, avons nos têtes aussi. À part les Juifs et les Arabes, que nous ne sommes plus autorisés à détester ouvertement, nous détestons les flics, les riches et les curés…
Mais comment fonctionne donc cette technique du pot d’échappement ? Eh bien, fraternité obligeant, depuis la Révolution, et Jésus-Christ évidemment, il faut déshumaniser l’animal à abattre, qu’on appellera le bouc pour plus de simplicité. Le bouc appartient forcément à une espèce reconnue comme inférieure et malveillante – je ne vous ferai pas l’offense de rappeler la vision commune du policier abruti, inculte, et fasciste, vous aurez compris le principe.
Le problème est qu’une fois le bouc ennemi désigné, et la haine engagée dans sa course effrénée, difficile de l’arrêter. L’homme, animal de compassion, s’ose exterminateur face aux espèces qu’il juge nuisibles. Et c’est ainsi que désormais certains osent crier « mort aux flics » ou récemment « suicidez-vous ».

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, le 11 janvier 2015, dans les rues de Paris, nous les avons applaudis, tous ensemble, tous ensembles, tous… parce qu’un des leurs était tombé pendant l’attaque de Charlie. Mais depuis, on a oublié.
C’est pourquoi aujourd’hui, en piqure de rappel, j’aimerais rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui se déplacent partout, à n’importe quelle heure, pour nous défendre, voire nous sauver, parfois au péril de leur vie, ou simplement pour donner un coup de main à un gamin. Comme vendredi à Valentin : harcelé par ses camarades – si l’on peut appeler camarades ces lâches qui œuvrent en meute –, il a été contraint à changer de collège.
Mais pour douze policiers, membres de l’association Lag Spirit Motor Club, pas question que ça recommence. Ainsi, vendredi dernier, 26 avril, au matin, ils ont enfourché leur moto, en région parisienne, et sont partis à Tours pour attendre Valentin à sa sortie du collège et le raccompagner chez lui. Une escouade de motards, ça en jette et c’est un signe fort pour qui rêverait encore de se frotter à lui.
J’ajoute que cette action, ils l’ont organisée et accomplie en dehors de leurs heures de service.

Pensons-y la prochaine fois que l’envie nous prendra, elle nous prendra, elle nous prend tous, d’insulter un poulet.

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