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Donald trump, le symptome d’un mal insidieux

Mettre Trump hors d’état de nuire et balayer devant sa porte

Au cœur d’une crise, rien de mieux, autant que faire se peut, que de se mettre en quête de leçons à tirer, chercher le positif, à tout prix, fût-il dérisoire. Que pourrait-on donc dégoter de positif dans la crise Trump ? Peut-être par contraste le réveil de l’amour pour des valeurs morales, telles que la vérité, l’honnêteté, la justice, la bienveillance, l’empathie et le respect des différences… Par exemple. Pour commencer.

Il n’existe pas d’adjectif pour qualifier le caractère, dans toute son abjection, de l’actuel président de la première puissance mondiale. Le terme « vil », sans doute, s’en rapproche au plus près – Donald Trump étant réellement vulgaire, indigne et méprisable –, mais ne rend pas justice à la personnalité de cet homme qui compte aujourd’hui parmi les plus nuisibles au monde. Lui qui aime se parer de tous les superlatifs endossera-t-il celui-là ? Donald Trump réunit tant de défauts majeurs, dont la cupidité, l’égocentrisme, la malveillance, la vantardise, la lâcheté, la mégalomanie et l’amoralité… qu’il serait présomptueux de prétendre en dresser une liste exhaustive. D’autant qu’il s’emploie chaque jour, fièrement, à en révéler de nouveaux. Ses actions, ses déclarations et son mépris ostensible des règles éthiques fondamentales indignent la majorité. Du moins, on voudrait l’espérer. Il ne se trouve pourtant personne pour réellement, fermement, tenter de l’arrêter.

Il me semble, avec ce début, avoir clairement établi mon aversion irrévocable pour ce sinistre personnage. Ainsi ai-je à peine tiqué, lorsqu’il répondait sans ciller, cet homme ne cille jamais, le 13 juin sur ABC News(1), que « oui », il serait prêt à accepter le soutien d’une puissance étrangère, voire hostile, dans sa campagne électorale, sous la forme d’informations dommageables à son adversaire. N’est-il pas naturel de vouloir s’informer ? arguait-il, innocent. « Ben quoi, où est le mal ?! »

Pour replacer ce dérapage – à mon avis volontaire, je m’expliquerai une autre fois – dans le contexte actuel, il suffit de rappeler que son équipe de campagne et Donald Trump lui-même ont fait l’objet d’une enquête fédérale de plus de deux ans sur des soupçons de collusion avec le pouvoir russe ; et que pendant tout ce temps ses aficionados ou alliés de fortune n’ont eu de cesse de dénoncer une chasse aux sorcières. Et même « la pire de l’histoire américaine », selon le Président, assez ignorant, semble-t-il, de l’histoire américaine.

Aussi, évidemment, le 13 juin à Washington, les voix se sont élevées en un chorus touchant pour condamner la position du commandant en chef, au moins la contester, plus ou moins timidement. Même le fidèle Lindsey Graham, sénateur Républicain de Caroline du Sud, qui pourtant ne plisse pas le nez à l’odeur des propos sexistes, racistes, homophobes du président actuel, a osé affirmer, tentant de maintenir un ultime garde-fou, que la bonne réponse était « non », pas question d’accepter l’aide d’une puissance étrangère.

Cela ayant été dit, ce dernier scandale en date devrait, à mon avis, nous fournir l’occasion de réfléchir plus avant sur les pratiques perverses communément admises dans l’arène politique. En effet, il est aujourd’hui considéré comme légitime d’user de ces fameuses « informations dommageables », le plus souvent infamantes, pour combattre et défaire un adversaire politique, quitte à le déshonorer irrémédiablement, voire à détruire sa vie. Mais est-ce vraiment légitime ? N’est-il pas temps de repenser les règles du jeu politique, des règles de décence, d’interdire les coups bas, et de recentrer le débat sur les sujets qui comptent vraiment : la santé, la planète, l’économie, la paix ?…

À négliger cette tâche, nous ouvrons grand la porte à des indignités, comme celles dans lesquelles Donald Trump aime tant à se rouler.

(1) ABC News est une des premières chaînes d’information étatsunienne.

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