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Ça ne coûte rien, et ça peut rapporter gros !

Aujourd’hui, donc, mes amis, nous parlerons d’amour*.

« Encore un truc à l’eau de rose… »

Non, non. Pas du tout, attendez ! C’est un malentendu. Pas l’amour romantique : l’amour de son prochain !

« Encore pire : un truc de cureton ! »

Je vous assure que non. Je jure – mais ne crache pas – qu’il ne sera question ni d’église ni de religion. Que je n’ai pas été à Pâques frappée par l’illumination.

En revanche… Je l’ai été, et plutôt violemment, par la haine qui s’exprime librement sur nos écrans.

La colère en direct

À chaque petit tour sur le Net, je constate que le ton monte.

Au début du Corona, nous avons vu affluer des messages pleins d’esprit, d’espoir, de générosité. Tant d’humour partagé ! De solidarité ! Je me prenais à rêver que l’humanité, enfin, entrait dans une ère de grâce. Jusqu’à ce qu’apparaissent, fleurissent et se multiplient des discours d’un tout autre genre, qui circulaient par fibre optique.

On y désignait des coupables, chacun selon ses penchants. Pas besoin d’imagination. De vieilles théories resucées accommodées au goût du jour faisaient parfaitement l’affaire. Nous en étions déjà aux jugements sommaires et aux cris de vengeance. Je sentais à plein nez les foules déchaînées réclamant leur compte de sang frais, de têtes sur des piquets.

Ah ça ira, ça ira, ça ira !

Étions-nous mûrs à nouveau pour assister en place publique à l’œuvre des bourreaux ?! Ou me laissais-je embarquer par mon gène mélodramatique ?

N’en étant pas si sûre, j’ai continué à réfléchir.

Que pourrais-je y faire, moi, petite bonne femme de rien du tout, enfermée seule avec mon chat ? Pouvais-je user de ma plume ? Comme d’une bouteille à la mer ? Peut-être, mais pour dire quoi ? Je n’avais pas envie de m’amuser à jeter l’anathème sur quiconque. Non. Pas même aux haineux. Pas envie de participer au concert de dénonciations, d’accusations, mises à l’index.

Et brusquement !

Il était une fois...

J’insiste : ce n’était pas une illumination.

Donc, brusquement, j’ai pensé : quand on se perd en forêt, on cherche à retrouver l’endroit d’où l’on est parti – du moins en théorie, comme le Petit Poucet – à retourner au point de départ. À la base. Aux fondamentaux.

Ainsi, de caillou en caillou, je suis arrivée à l’idée de vous parler d’amour, de « l’amour du prochain ». Pas pour donner une conférence, juste une petite phrase, qui n’est même pas de moi, à prononcer comme un mantra quand la moutarde vous monte au nez – oui de Dijon, si vous voulez : « Aime ton prochain comme toi-même ! »

Oui, vous. Et moi aussi. Car ne nous y trompons pas, la haine est un virus mutant, sournoisement malfaisant, contre lequel aucun de nous n’est complètement immunisé.

* À mon père et mon grand-père.