Souvent pour échapper à la réalité, je me tourne vers le ciel, ou plus exactement vers la science qui les étudie. Astronomie, quel mot ! À lui seul, il suffit à me catapulter dans une autre dimension. Je prends alors de la hauteur, et mes soucis s’amoindrissent.
Quand je trouve trop long, par exemple, le chemin vers mes rêves, je pense à ces millions d’années que doit briller une étoile avant que nous, humains, admirions sa lumière. S’impatiente-t-elle pour autant ? Se fâche-t-elle ? Se décourage-t-elle ? Arrête-t-elle de briller juste pour nous faire les pieds ?
Quand je m’ennuie de la routine, dont je peine à m’extraire, je me vois en planète coincée sur une même orbite, autour du même soleil, pendant des milliards d’années. À en attraper la nausée.
Et quand ma solitude me semble trop brutale, j’imagine celle de ces soleils qui brillent chacun dans son coin sans jamais pouvoir rencontrer aucun de ses prochains (et encore moins les suivants).
Je sais que ça n’a rien à voir. Qu’on ne peut pas comparer. Pourtant, ça marche, vous verrez. Allez, laissez-vous tenter ! Ça ne coûte rien d’essayer. Je vais vous raconter les dernières nouvelles du cosmos.
Ce scoop, je suis tombée dessus, il y a quelques jours. Mon moral ébranlé par l’actualité qui gravite autour d’un virus – dont je ne dirai pas le nom –, je consultais les étoiles, lorsque j’ai découvert dans un magazine scientifique une brève qui aurait pu passer inaperçue. L’événement en question n’ayant causé qu’un seul décès, broutille en termes de catastrophe, en 1888, ce qui lui donnerait un air de réchauffé si l’on ne considérait que les 132 ans qu’il a fallu à cette info pour parvenir jusqu’à nous ne représente en temps astral qu’une poussière après la virgule.
Alors, de quoi s’agit-il ?
De la première trace écrite d’une mort d’homme par météorite. En effet, des chercheurs ont exhumé des archives d’une ancienne province de Turquie (aujourd’hui en Irak) plusieurs documents officiels rapportant que dans un village une pluie de météorites avait tué un homme et rendu un autre invalide.
Pas de quoi s’affoler ? Permettez-moi de contester. Car cela prouve, selon moi, que l’hypothèse des dinosaures disparus sous un gros caillou n’est pas irréaliste… D’autant que j’ai lu plus loin qu’une quinzaine de météorites heurtent chaque jour la terre. Oh non. Quinze ? Chaque jour ? Courons vite aux abris ! Dans les tunnels! Les catacombes ! Pourquoi exagéré ? Et le principe de précaution ? Et le risque zéro ?
Poursuivant ma lecture – j’avais vraiment la grosse tête avec ce fichu virus –, j’ai découvert que demain, mercredi 29 avril, l’astéroïde (52768)1998 OR2 frôlerait notre planète. Information qui, d’ailleurs, a trouvé plus d’écho sur les réseaux sociaux. Son potentiel catastrophique étant beaucoup plus juteux. Remarque, ce serait drôle, ou au moins ironique, pour des descendants de Gaulois, que, le nez sur covid-19 – voilà, ça y est, j’ai dit son nom –, on ne voie pas le ciel nous tomber sur la tête.
Mais ce sera pour une autre fois. Car les étoiles, météorites et autres objets du cosmos ne frôlent pas comme le marquis de Sade – ou Grey si vous préférez, malgré son côté nuancé… Ainsi, l’astéroïde coquin ne passera qu’à 6,29 millions de kilomètres de la terre (à peine seize fois la distance de la terre à la lune). Pas vraiment torride, le frôlement !
Une dernière pour la route ?
C’est l’histoire véridique de Borisov 2, une comète, repérée le 30 août (GMT) dernier à 450 millions de kilomètres du soleil (ça décoiffe quand même ces distances). Venant de la voie lactée, elle se baladait tranquillement à sa vitesse de croisière, de 3km/s, depuis quelques millions d’années, frôlant telle étoile, telle autre, jusqu’à son dernier flirt qui lui aura été fatal. En effet, Borisov 2 – ou devrais-je dire Borisova ?, c’est une comète quand même – a terminé en décembre sa promenade interstellaire en cherchant à batifoler avec notre soleil. Les comètes seraient donc aussi, à leur manière, bien peu de choses…