Voici une fable qui m’a été commandée sur un thème politique
À vouloir gagner à tout prix
Du simple débat au combat
Sans distinguer entre ennemis
Et adversaires, on se fourvoie.
Risquant de voir un jour brûler
Ce qu’on aurait dû protéger.
Un Président se démenait
Ne ménageant ni ses efforts,
Ni son temps, ni ses subterfuges
Quitte à provoquer du grabuge
Pour demeurer seul maître à bord.
Ô comme le pouvoir l’enivrait.
C’est ainsi qu’il n’hésita pas
À tordre le calendrier
Au service de son agenda
Sans le moins du monde se gêner :
Il célèbrerait à l’avance
L’anniversaire de la naissance
Du fameux Jean de La Fontaine !
Que sont donc deux ou trois semaines
Sur quatre cents ans, mes bons amis ?
De l’histoire donc il ferait fi,
Accompagné de Lucchini
De son épouse, Brigitte, aussi.
Afin de donner de l’éclat
À cette manœuvre d’État.
Le seul temps qui lui importait
Se comptait en ces jours présents
Qui du succès le séparaient,
Ou de l’échec, contre Bertrand.
Il avait déjà envoyé
Sur les domaines de ce Xavier
Dupond-Moretti, le rageux
Et quatre autres de ses sinistres
Neutraliser l’ancien ministre
Maintenant, c’était du sérieux :
De toutes ses belles dents de requin
Lui déchirerait ce faquin
Qui prétendait, sacrebleu !
Le défier en 2022
Car non, il ne cèderait pas :
« Ma présidence à celui-là !? »
Il oubliait dans l’équation
Qu’au-delà de ces élections
Une autre, capitale, se jouait.
Et que non loin se tapissaient
Aux aguets, les cracheurs du feu
De la discorde et de la haine
Qui rime – hasard ? – avec Le Pen.
Quel aveuglement dangereux !
Trop occupé à se bâfrer,
Le vorace se fait dévorer.
Catherine Fuhg